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102             L ECRIVAIN CLAUDE DU VERDIER

Du Verdier, après, après avoir réprimandé Platon, qui
s'était avisé de donner une âme aux étoiles, fait le procès
aux témérités des astrologues, et à leur fatalisme peu chré-
tien. Sans doute on verra parfois une comète précéder des
batailles ; non point cependant par l'influence nécessaire et
déterminante qu'elle exerce sur la marche des événements,
mais parce que, entraînant avec elle des torrents de cha-
leur, elle pourra exciter les peuples à la fureur de la guerre.
   Et maintenant, si on veut juger du style de notre auteur,
il suffira de citer les premiers vers de son Discours :

      Vous qui voulez chercher trop curieusement
      Ce qui ne peut entrer dans vostre entendement,
      Qui désire^ sçavoir tout ce que la puissance
      Du Sauveur a oslc de vostre cognoissance,
      Qui cscheky le Ciel par la présumption
      Qui, de vos cœurs hostesse, ard vostre affection,
      Oui estes souhaiteux de voir ce que Nature
      ^A esloigné des yeux de toute créature,
      N'ave^-vous peur qu'enfin vous punissent les deux,
      Ainsi que de Japet le genre audacieux,
      Pour avoir desrobê ceste céleste flamme
      Que dans l'intérieur il logea de nostre âme ?
      Ne craignez-vous que Dieu, d'un seul clin de son Å“il,
      Auxabismes plus creux enfonce vostre orgueil ?

   Dans le Luth ( i ) , Claude du Verdier, « espris d'enthou-
siasme et divine manie », chante la gloire des poètes, la
poésie, ses joies, son action apaisante. La poésie le conduit
à la musique ; non pas seulement à ce vulgaire rythme

  (i) Ant. du Verdier, Bibliothèque, pp. 205-212.