Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   LA VERRERIE DE • ROANNE                     6I

 plus il ira en avant et moins il trouvera de ressources, mais
 enfin, quand même cette verrerie seroit encor montée, je
 ne crois pas que ce fut une raison pour refuser aux sieurs
 Esnard et Rollichon le privilège qu'ils demandent; ce n'est
 point à Lyon où la verrerie de Roanne peut trouver le
 débouché de ses bouteilles. Si j'ai insisté dans mes précédents
 avis, sur ce que la ville de Lyon pourrait être fournie par ce
 moyen, c'est parce qu'il n'y avoit point pour lors de verrerie-
 dans toute la généralité ny d'autre projet pour en établir,
 mais le transport ne s'en peut faire que par terre et par
voitures qui sont tout au moins deux jours en chemin et
quelquefois davantage selon qu'elles sont attelées, c'est en
descendant la Loire et le long de son cours que la verrerie
de Roanne peut faire son plus grand commerce, mais elle
ne peut suffire à la consommation qui se fait à Lyon, celle
de Givors éloignée de 18 à 20 lieues de Roanne sera plus
avantageuse. Enfin, en rassemblant et considérant tous ces
objets, l'intérestdes entrepreneurs de la verrerie de Roanne
quelque favorable qu'il puisse être, ne peut pas contreba-
lancer l'avantage qui résultera de la verrerie de Givors,
cependant comme il est important de décider au plutôt cette
question, pour mettre les srs Esnard et Rollichon en état de
disposer de gros fonds qu'ils ont tout prêts et qui languissent,
je crois, Mr, qu'il y a lieu de leur accorder le privilège qu'ils
vous demandent et qui, s'il leur est utile, le sera pour le
moins autant à la ville de Lyon et à la province. J'ay l'hon-
neur de vous renvoyer leur mémoire.
  Je suis, etc. — (Archives du Rhône, C. 13).