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                   LA VKRRF.RIE DK ROANNK                     59

croire que le sr Pigalle de Marvilly a connu qu'il ne pour-
rait obtenir cet établissement à Lyon, puisqu'il a abandonné
ce projet, se renfermant dans celuy de jouir du privilège de
la verrerie de Roanne, ainsi, M1', je n'ay plus à traiter cette
i r e question, mais celle qui concerne la demande des
srs Esnard et Rollichon et le préjudice que cette nouvelle
concession peut faire à la verrerie de Roanne dont les
entrepreneurs méritent faveur, surtout pour les mettre en
état de satisfaire à nombre de créanciers qui sourirent et
dont les créances montent ensemble à plus de 90 mille livres.
Ce malheur est grand et assez ordinaire dans de pareilles
entreprises où ceux qui s'en chargent souvent sans connois-
sance des opérations qu'ils ont à faire et de la matière
qu'ils traitent, non seulement sont privez du gain dont ils
se flattoient, mais se ruinent et entraînent la ruine de beau-
coup d'autres qui, par l'appas de ce gain imaginaire, prennent
part avec empressement dans toutes les nouvelles entreprises.
C'est pour éviter un inconvénient si commun que j'ay voulu
connoître parfaitement l'état des s's Esnard et Rollichon
avant d'avoir l'honneur de vous donner mon avis sur leur
demande.
   Ces deux particuliers ont travaillé toute leur vie aux
verreries en plusieurs endroits et notamment en Alsace, sous
les yeux de M. le cardinal de Rohan, de la protection duquel
ils se nattent. Ils sont fort experts en cette partie, ils ont
de gros fonds et pressent avec empressement la fin de cette
affaire, parce que les fonds qu'ils y destinent et qu'ils gardent
pour cet effet, ne leur sont d'aucune utilité. Ils n'ont voulu
entendre à aucunes propositions d'association, le s1' Pigalle
luy-même a fait ce qu'il a pu à diverses reprises pour être
de part avec eux dans ce privilège, ils l'ont toujours refusé.
  Il résulte de ces circonstances qu'on peut espérer, par les