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                       AU MILIEU DU XVIII e SIÈCLE   373
  Il faut remarquer aussi que nous sommes presque en
pays gascon.
   « Toute l'Europe sait quelle réputation les corsaires de
Bayonne ont acquise dans toutes les guerres maritimes. Ce,
port a toujours fourni bon nombre d'excellents bâtiments
pour la course : les prises de cette année en particulier sont
trop connues et trop considérables pour que ces braves marins
ayent besoin d'un éloge sur lequel le public toujours juste
a bien su nous prévenir. Il est démontré que des différents
corsaires Bayonnais mis en mer depuis que le Roi a bien
voulu permettre qu'on vengeât le Pavillon Français des
injustices anglaises, la plupart ont donné depuis 5 jusqu'à
 12 pour un, de bénéfice aux armateurs; pas un navire qui
n'ait plus que doublé son capital.
    « Il reste encore des lauriers à recueillir, et du butin à
faire sur les ennemis de l'Etat; M. Lichandre, armateur de
Bayonne, encouragé par les succès de ses confrères, fait
actuellement construire sur les chantiers de ce port une
frégate de 22 à 24 canons de 8 livres de balles; elle portera
le nom de Duc d'Orléans, Son Altesse Royale ayant eu la
bonté d'en accorder l'agrément et de laisser espérer à
M. Lichandre qu'elle y prendrait un intérêt.
    « Ce navire sera commandé par M. Joseph Duplat, un
 des grands marins que nous ayons.
    « On espère mettre en mer la frégate le Duc d'Orléans,
 au mois d'octobre prochain, temps reconnu le plus propre
 pour la course à tous égards. Les personnes qui voudront s'y
 intéresser, s'adresseront à M, Dufour de Balichon, chez M. Linos-
 sier, à Lyon, place Saint-Nizier : il est chargé par M. Lichan-
 dre de recevoir les souscriptions, fournir les reconnaissances des
 intérêts et de donner tous les renseignements que MM. les intéres-
sés désireront. »
   N° 6. — Juin 1S9S                                  24