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70            LE COMTE DE CHAIU'IN-FEUGEROLLES

   La publication de ces deux volumes était une œuvre
 considérable et ajoutons aussi qu'elle exigeait une assez
forte dépense. Mais, avec le concours de M.Guigue, M. de
 Charpin l'aborda sans hésitation. Est-il besoin de dire tout
 ce que ces deux Cartulaires renferment de documents sur
 notre histoire locale ? Tous ceux qui les ont consultés
savent qu'on peut y puiser de précieux renseignements sur
nos anciennes institutions, aussi bien que sur plus d'un fait
intéressant de nos annales lyonnaises.
   Un seul exemple suffira pour en justifier.
   Ainsi, on s'était souvent demandé comment il était arrivé
que les colonnes du célèbre autel de Rome et Auguste se
trouvent actuellement dans l'église d'Ainay. Or ce fait ne
peut nous surprendre, quand on voit, dans ces deux cartu-
laires, qu'au moyen âge, la puissante abbaye possédait une
église, un prieuré et un territoire fort étendu sur le coteau
de Saint-Sébastien et que tout ce quartier était soumis à la
juridiction temporelle de l'abbé de ce monastère, auquel le
roi Philippe-le-Bel en confirma la possession en 1312 (1).
Dès lors, étant démontré aujourd'hui que l'autel d'Auguste
était situé sur le coteau de Saint-Sébastien, ce fut dans les
domaines mêmes de l'abbaye que. furent retrouvées ces
colonnes, de sorte qu'il est tout naturel qu'elles aient été
employées ainsi dans la reconstruction de l'église d'Ainay,
au commencement du xuc siècle.
   Ces deux volumes furent produits au concours ouvert,
en 1885, par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
et dans ce, concours, la deuxième mention honorable fut

  (1) V. notamment Grand Cartulaire d'Ainay, ch. 6, 10, 28, 34, 171.
217 ei 218. — Cartulaire dt 12S6, ch. XLV. — Appendice, ch. 10
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