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A L'EXPOSITION DES BEAUX-ARTS 163 1,e Voici M MARGUERITEBRUN avec une abondante cueillette de roses variées. Le trop plein de la corbeille retombe très naturellement sur des bouquets de flox; de frais coloris, hardiment ombrés, sont finement enserrés par un dessin ferme et précis, les détails sont minutieusement observés dans toutes leurs valeurs de clarté et de perspective; sans aucun trompe l'œil; c'est une œuvre sincère, qui charme par l'unité de sa composition et dont on peut faire l'analyse sans désillusion. Bien originale est l'exposition de M. ANTOINE GUY. Une épéé, un pistolet et un casque, s'enlèvent sur un fond de même hauteur de ton que les sujets; la garde de l'épéé est finement ciselée et le casque orné de bas- reliefs qui semblent être exécutés au repoussé; c'est un tableau de collectionneur. De M. LÉON COUTURIER : En avant et Mauvais temps ; dans ces œuvres, largement inspirées et puissamment rendues, rien n'a été abandonné au hasard, tout est bien tel qu'a dû le vouloir l'artiste; bien méditée est la pose de statues de ces marins et de ces soldats; bien réfléchie, la lourde lumière d'un soleil, voilé et non caché par les nuages» qui jette çà et là des lueurs vacillantes à travers les armes du bataillon à la charge de En avant; bien voulu aussi, l'horizon borné par la même vague qui enveloppe le navire dans Mauvais temps et à travers laquelle on pressenties vagues à l'infini. Là , nous saluons un de nos artistes les plus aimés, notre vieux maître Appian, qui, malgré l'âge et les épreuves n'a pas oublié que sa place est marquée partout où il y a œuvre d'art à soutenir et des jeunes à encourager. Ses deux petites toiles Bords du Groin à Cervérieux et la Ferme de la mère Râteau portent l'empreinte de l'inspiration, restée jeune, unie à l'expérience d'une longue existence de travail.