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LA PRESSE POLITIQUE A LYON PENDANT LA LIGUE
(24 février 1589 — 7 février 1594), par l'abbé REUUE, docteur
es lettres. Lyon, Bernoux et Cumin, 1898, in-8°..
« La Ligue s'est soutenue pendant dix ans par quatre forces : le
« armes, la diplomatie, la chaire et la presse. Dans cette mêlée confuse,
« on ne voit d'abord que coups d'épée, batailles et sacs de ville ; mais
« la lutte des idées n'a pas été moins ardente, et c'est du moins une
a gloire de ces temps troublés d'avoir combattu pour des doctrines. »
Telle est l'exacte appréciation que présente M. l'abbé Reure d'une
des périodes assurément les plus curieuses de notre histoire nationale.
Cette phase des guerres de Religion n'est ici traitée que dans les
limites des faits dont Lyon fut témoin, et au seul point de vue' de
l'action de la presse comme instrument des partis en lutte.
Avec son érudition habituelle, l'auteur retrace le vivant tableau de
cette époque agitée où la liberté de tout écrire fut complète, où les
•libellistes en usèrent largement pour multiplier les livrets, chansons,
placards et pamphlets de toutes sortes, grâce auxquels ils espéraient
réduire l'adversaire et gagner à leur cause le sentiment public.
Le célèbre imprimeur Jean Pillehotte fut, pour Lyon et les régions
circonvoisines, l'agent actif de la Sainte-Union dont il était d'ailleurs
le libraire en titre. Louis Tantillon et Jean Patrasson, ses confrères,
collaboraient de leur mieux à cette œuvre de propagande sans que,
pour cela, les productions des libraires de Paris et des autres villes adhé-
rentes à la Ligue fussent délaissées. De zélés messagers parcouraient,
infatigables, les provinces, répandant partout cette prose enfiévrée.