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                     HUMBERT M0LL1ÈRE                       299

   Le vieux Lugdunum était surtout l'objet préféré de ses
études. Heureux d'y trouver un confrère, il veut lui donner
les preuves du martyre. Il cherche à identifier Abascantus,
dont Galien cite les formules, avec l'héroïque martyr
Alexandre, phrygien d'origine et également médecin de
Lugdunum.
   Assurément le fait n'est pas impossible, mais les preuves
n'étant pas suffisantes, laissons à Abascantus le mérite de
ses formules, et continuons à admirer sous le nom
d'Alexandre ce courageux chrétien, qui reçut la mort dans
l'arène sans laisser entendre le moindre cri de douleur.
   Ses recherches sur la population des Gaules nous donnent
une idée des efforts soutenus dont il était capable. Nous
l'écoutons avec le plus vif intérêt quand il cherche à évaluer
la population de Lugdunum. Les désastres de notre glorieuse
cité ne peuvent qu'embarrasser ses calculs. L'incendie de
l'an 65 fut vite oublié, mais à la fin du 11e siècle, l'opulente
ville, dit Hérodien, fut pillée, saccagée et livrée aux
flammes. Le farouche vainqueur d'Albin (197) l'avait livrée
à la fureur et à la cupidité de ses légions germaines.
M. Humbert Mollière rejette les conclusions de quelques
historiens modernes ainsi que les traditions qui confinent à
la légende (pour me servir de son expression), il aime
mieux accepter le récit de Spartien, d'après lequel Septime
Sévère n'aurait fait massacrer que les chefs de l'armée
vaincue.
   Si les années 201 et 208 furent encore témoins d'évé-
nements sanglants dont l'histoire est encore incertaine,
on peut affirmer, du moins, que Lugdunum ne se releva
jamais du coup porté par la vengeance et la cruauté du
Sylla punique.
   A partir de- cette époque, il est difficile d'évaluer la