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A L'EXPOSITION DES BEAUX-ARTS 167 caractérisent les traits supérieurs du visage et la douceur lassée du sourire, l'indécision du regard qui se fixe en; laissant la pensée flotter ailleurs? M. Tollet a trop fidèle- ment reproduit l'attitude inconsciemment lassée dé son modèle, fatigué d'une longue pose. Tout autre est le sentiment qui se dégage du portrait de Mme R. de P. par M. BONNARDEL : cette femme au regard fixe, à la tenue tranquillement nerveuse, est un caractère bien défini ; M, Bonnardel aurait pu intituler son œuvre là Force de la résistance. Le Maître d'armes de M. BONNAUD incarne bien l'instinct batailleur et i'adresse physique; il semble attendre, sous les armés et de pied ferme le défi que jette à tous les vents le superbe Arquebusier de Roybet. Portrait ou étude, il y a Sous ma lucarne, de M. CHAIX, une liberté d'allure qu'on retrouve avec plaisir dans le portrait du docteur C. M. Guimet, dans l'attittude d'un collectionneur exami- nant une pièce rare, est une œuvre hardie où M. LUIGINI. fait prémesse d'originalité, et, dans le même esprit, le Portrait du général L... de M. TRÉVOUX est très imposant dans sa noble simplicité. L'Ecolière de M. A. BONNET est si naturellement posée là que le cadre du tableau semble entourer la réflexion d'un miroir. M. PIOT nous offre la gracieuse image d'une jeune femme en toilette de bal : une belle académie, à peine dissimulée dans un enveloppement d'étoffes soyeuses aux reflets chatoyants. Cela nous amène à Mme CHARDERON et à sa fillette qui retient une brassée de roses dans sa robe relevée ; très heureuses les touches d'ombre et de lumière se jouant dans