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io6 KXCURSIONS BIBLIOGRAPHIQUES de l'Hôpital a été fouillé à fond parles libraires, et certains, que je ne puis nommer, ont organisé un drainage parfait' de tout ce qui a quelque valeur historique. Tout y acquiert dans leurs mains un prix fabuleux, inabordable. J'en citerais cependant de très conciliants, des amis des chercheurs; ils sont rares!.. mais bons. C'est une qualité si précieuse !...Vous les connaissez comme moi et je ne veux nommer personne. Il faut donc maintenant, pour trouver quelque chose, fureter chez les revendeurs de la rive gauche — il n'en reste plus à Saint-Paul, quelques rares et très pauvres à la Croix-Rousse — pour dénicher quelques documents inté- ressants, quelque fascicule égaré au milieu de vieux bouquins moisis, sans autre intérêt que leur poids pour le marchand de chiffons. C'est alors une véritable jouissance, un plaisir réel quand on découvre, perdue sur un rayon poudreux, une petite brochure oubliée par les rabatteurs, un livre dépareillé de quelque ouvrage absolument ignoré, où nos annales lyon- naises peuvent s'enrichir d'un fait d'histoire, d'une anecdote plaisante, d'un trait de nos mœurs anciennes, marqué au coin de l'authenticité et pris sur le vif. L'es livres lyonnais sont rares aujourd'hui ; ils le deviennent de plus en plus. On les recherche avec une avidité sans égale, et ce doit être pour votre Société une bien vive satis- faction de songer que vos exemples portent leurs fruits, et que l'histoire si intéressante de notre petite patrie s'enrichit chaque jour pour compléter les annales de la grande et la faire aimer davantage, en la faisant mieux connaître. Car rien n'est à dédaigner dans nos chroniques; et le journaliste sait, mieux que tout autre, apprécier la valeur d'un document puisé aux bonnes sources, lui qui vit de ces bribes arrachées à notre histoire.