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30               LE PRIEURÉ DE LA BRUYERE

souvent que la suite de calculs tout humains. Il est facile de
se figurer ce que devait être une communauté obéissant à
un supérieur imposé par le pouvoir civil.
   Le second fléau avait été le jansénisme. Celui-ci tarissait,
autant qu'il était en son pouvoir, la source des eaux vives
qui font germer, croître et fleurir les vertus propres à la vie
religieuse et surtout le détachement du monde et l'amour
du sacrifice. Une doctrine qui faisait consister la perfection
dans l'éloignement des sacrement de pénitence et d'eucha-
ristie, qui prêchait la révolte contre les enseignements de
l'Eglise, ne devait-elle pas amener la ruine de l'édifice
rel igieux, en saper les fondements.
   A ces deux fléaux était venu se joindre un troisième :
la guerre déclarée à la religion par de nombreux écri-
vains qui prenaient l'impiété et l'incrédulité comme les
caractères distinctifs de la véritable philosophie. Tous leurs
efforts étaient réunis pour jeter l'odieux, le ridicule sur les
vœux des religieux; romans infâmes, pièces de théâtre,
pamphlets, anecdotes scandaleuses, histoire falsifiée, tout
servait d'armes à leur haine contre le catholicisme en général
et les ordres religieux en particulier. Faut-il s'étonner après
cela si l'on cherchait à s'affranchir des lois que l'on procla-
mait tyranniques et absurdes ?


                             VII

LES DERNIERS JOURS DE MONASTÈRE DE LA BRUYÈRE

   L'arrêt de mort avait été prononcé contre le monastère
de la Bruyère, en l'année 1734, par la défense faite à la
prieure de recevoir des novices. L'exécution de cet arrêt
eut lieu le 29 octobre 1752. Nous allons donner le résumé