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i8 LE COMTE DE CHARPIN-FEUGEROLLES
Lyon, puis l'année suivante, archiviste du département du
Rhône.
Mais il n'avait pas attendu le moment où il devait être
placé à la tête de nos archives, pour livrer au public plus
d'un recueil important des documents inédits de notre
histoire locale, au nombre desquels il suffit de citer le
Carlulaire de l'église collégiale deBeaujeu, VObiluaire de l'église
primaliale et celui de Saint-Paul de Lyon.
Aussi quand les relations se formèrent entre le comte de
Charpin et le savant archiviste, personne n'était mieux pré-
paré que ce dernier, pour lui apporter un concours utile
pour les projets de publication qu'il avait formés.
On. commença par celle du Carlulaire du prieuré de
Saint-Sauveur-en-Rue. C'est en 1867, que M. de Charpin
avait acquis des héritiers de M. Pupil de Sablon le manus-
crit unique de ce cartulaire. Ce recueil, qui renferme
247 chartes du xu e au xive siècle, nous fournit d'abord des
renseignements inconnus jusqu'Ã ce jour sur la partie du
Forez, appelée le Forez Viennois, parce que jusqu'au
xm e siècle, il avait dépendu des dauphins du Viennois,
bien qu'il fût situé sur la rive droite du Rhône. Mais son
intérêt n'est pas moindre au point de vue philologique. Car
20 chartes sont écrites dans l'idiome vulgaire, parlé au
xu e siècle dans nos contrées. Puis, si d'autres.cartulaires
renferment un plus grand nombre de documents, aucun
autre, peut-être, n'offre un plus grand intérêt, au point de
vue de l'étude de la condition des personnes. Là , on voit
se mouvoir toutes les classes sociales : l'humble censitaire
dans ses rapports avec les possesseurs des terres nobles, le
paisible religieux, à côté du chevalier, qui part pour la
croisade. Et ce n'est pas tout ; l'étude de la culture et des
divers produits du sol peut fournir aussi à l'économiste des