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d'introduction plus ou moins avérée, n'était qu'un abus.
Les dépositions suivantes furent la répétition et la confir-
mation de celle-là. Un prêtre menaça d'excommunication
quiconque avait osé parler contre la vérité; mais personne
ne se rétracta. Le moine Durand de Dareizé, l'écuyer
Hugues Férus, le prêtre Arduin, probablement curé de
Feuis, Durand de l'Isle, le passeur, s'accordèrent avec le
vieux Rutgol. Les Chauve-ne produisirent aucun témoin à
décharge ; ils n'objectèrent rien à l'enquête et, séance
tenante, devant l'imposante réunion de chevaliers, d'ecclé-
siastiques, de religieux, qui étaient là, en particulier
Guichard de Thorigny, Aymo.n de Saint-Symphorien,
Etienne de Saint-Jean, Rolland d'Entraigues-et beaucoup
d'autres, on signa le traité de paix et le retour aux usages
primitifs (1).
   Le vent tournait de plus en plus à la concorde et aux
restitutions, plus ou moins volontaires, qui lui servaient de
gages. Avant de porter son âme devant le Juge éternel,
Guillaume, en son nom privé, abandonna des réquisitions
de denrées, de fourrage et de bestiaux, qu'il était accoutumé
de prendre aux habitants de Sait; il conjura ses deux fils,
Girin et, Rolland, d'y renoncer après lui et, comme
compensation de ses excès passés, il céda à Girin, le prieur
du lieu, ses biens de la Bardine, de la Chavanne et
d'Azolette-sur-Saint-Barthélemy-Lestra ( 2 ) . La crainte du
tribunal suprême suppléait, au moins en partie, au silence
du code social, disparu dans l'anarchie ; elle rétablissait un
peu la balance entre l'opprimé et les oppresseurs.


 (1) Cart. de Sav. N° 906 : Placitum de Ranàatiis.
 (2) N° 924. « Wuillelmus Calvus, morti janr proximus, vuirpivR
malam consuetudinem quam exercebatin villa de Sal, etc. » Circà 1121.