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VARIÉTÉS LA VÉNUS DE MILO ERDRE ses deux bras dans une bagarre quelconque, c'est, — à coup sûr, — un accident déplorable. Mais se voir, — vingt siècles plus tard, — arra- cher à la tombe où l'on dormait ignoré, se retrouver dans un musée, entouré de savants à lunettes qui dissertent longue- ment, gravement sur les causes de l'accident, s'étonnent de n'en trouver aucune trace dans les journaux de l'époque, partent de là , pour se permettre,— à votre égard,— les suppo- sitions les plus étranges et les moins flatteuses, cela s'appelle un malheur, et c'en est un, je vous prie de le croire, Telle est, cependant, la situation lamentable et doulou- reuse dans laquelle se trouve aujourd'hui la Vénus de Milo, rébus ambulant, sphinx de pierre appelé à mettre à la torture le génie inventif des modernes archéologues. Et cela sans parler des erreurs pitoyables que commettent, — à son sujet,— des journalistes à court d'érudition, comme celui qui, dernièrement, l'attribuait au ciseau du célèbre