page suivante »
54: LA BIBLIOTHEQUE DAUPHINOISE des exemplaires, dans leur description. En réalité, les livres étaient généralement dans un superbe état de conservation intérieure. Si les reliures se ressentaient des atteintes du temps, elles n'en avaient, certes, pas subi les outrages. En effet, elles n'étaient pas frippées et déformées par de mul- tiples déménagements, elles n'avaient pas été grossièrement manipulées par les badauds qui encombrent les salles de vente, surtout elles n'étaient point tombées entre les mains de ces bibliomanes de l'école moderne qui, sans pitié, les auraient sacrifiées à des Traulz ou à des Lortic. Et pourtant, un certain nombre étaient vieilles de près de quatre siècles ; beaucoup en comptaient trois et le plus grand nombre, au moins deux! Malgré cela, elles feront singulièrement bonne figure au milieu des demi-chagrins et des cartonnages à la Bradél parmi lesquels elles se trouveront désormais mêlées. Dans l'assistance qui a suivi les vacations avec un intérêt soutenu, on remarquait : MM. de Terrebasse, Couturier de Royas, de Bouffier, Lanthelme, bibliophiles dauphinois; M. Baudrier, de Lyon; M. Masson, d'Amiens; M. Claudin, le savant libraire bibliographe, M. Edouard Rahir, chef actuel de la grande maison Morgand; M. Robson, libraire de Londres; M. Maignien/ bibliothécaire de Grenoble; M. Pilot de Thorey, attaché aux archives de l'Isère, à qui l'on doit la partie savante de la rédaction du catalogue. Ce catalogue comprend 1.443 numéros, mais il a été surchargé à tort d'un grand nombre d'ouvrages de peu d'intérêt et de nulle valeur, et qu'il eût été préférable de vendre en lots. En parcourant la liste des prix on remarque quantité d'articles vendus 0,50 centimes. Ces peu inté- ressantes adjudications ont fait tort aux autres, en ce sens que le public fatigué et surmené par les deux vacations de