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372            LYON ET LA GUERRE DE COURSE

   De tels succès étaient bien faits pour encourager la spé-
culation, elle prend à Lyon de vastes proportions et à dater
du i " juin 1757 presque tous les numéros des Affiches
publient des notes relatives soit à la construction et à"
l'armement de nouveaux corsaires, soit aux avantages rem-
portés par ceux qui tiennentla mer.
   Un sieurMichel Cléry, armateur à Boulogne, propose aux
négociants de notre ville des intérêts dans deux caiches ( r ) ,
chacune de 43 pieds de quille sur 17 et demi de baux;
 10 pierriers, S canons de 4 livres de balles, et environ
70 hommes d'équipage.
    Cet armement se lève sur le pied de 64.000 livres, les
intérêts s'en cèdent par portion.
    Les deux caiches ne forment qu'un même compte et
même armement, les intéressés auront part dans les deux
indistinctement ainsi que dans les bénéfices des prises qui
 pourront être faites par l'une et par l'autre.
    Le sieur Michel Cléry a déjà fait armer à Boulogne un
 autre corsaire de 10 pièces de canon, nommé le Fortuné,
 capitaine Jean Sauvage et y fait actuellement construire
 deux demi-galères nommées la Marquise de Leede et la Mar-
 quise de Bèringhen, qui ne tarderont pas à être expédiées.
 S'adresser, à Lyon, chez M. Nièvre, rainé, Ppnlaillerie, Sainl-
 Nizier.
    En même temps d'autres actions étaient offertes sur un
 nouveau corsaire Bayonnais.
    Le prospectus publié par les Affiches mérite d'être repro-
 duit, ne serait-ce que pour montrer que le puffisme n'est
 pas d'invention américaine comme on se plaît à le croire.

   (1) Les caiches étaient des embarcations un peu plus grandes que
les caïcs, et rentrant, comme ceux-ci dans les catégories des galères.