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LE COMTE D'HAUSSONVILLE 361 faubourgs, jusque dans les égouts où elles sont écloses. Puis, dans les Etablissements pénitentiaires en France et aux Colonies, il s'est attaché à décrire, en 1875, tous les efforts faits pour redresser, purifier, améliorer l'enfant coupable ; il a visité, examiné, dans leur régime hygiénique, discipli- naire et moral, toutes les maisons d'éducation correction- nelle, les colonies agricoles, les institutions de patronage, d'asile et de protection pour les jeunes libérés, recom- mandant les unes, stimulant les autres, employant sa chaleur d'âme à étendre le cercle d'action, la renommée et et les services des fondations qui lui paraissaient les meilleures. Un dernier ouvrage, Misère el Remèdes, a complété et couronné les deux premiers. Il en est aussi la conclusion. Est-il besoin de dire que celle-ci n'a rien de radical ni d'absolu? Si l'auteur touche du doigt les plaies les plus rebutantes, c'est toujours avec une profonde et tendre compassion. Au mal lui-même il donne les épithètes les moins blessantes. Il s'est souvenu de Fénelon parlant des bâtards de Lacédémone, « nés, dit-il, de femmes qui avaient oublié leurs maris absents ». Mais c'est peu de donner un nom décentà la misère; il importe davantage d'en chercher les causes et le remède. Or, la société moderne qu'on accuse tant d'égoïsme n'est pas plus cou- pable de ces souffrances que la société ancienne. Elle-se débat pour innover, elle lutte contre des obstacles nou- veaux élevés par les conditions nouvelles de l'existence. Sécularisée, elle a pris à sa charge une incalculable respon- sabilité envers les classes laborieuses. Sans rien céder de la liberté, elle doit demander beaucoup à la charité. Mécon- nue et calomniée par des théoriciens ou des utopistes orgueilleux, celle-ci n'est point sans doute une panacée —