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362 UN NOUVEL ACADÉMICIEN LYONNAIS il n'y en a point ; — mais on ne peut du moins l'accuser, comme certains, de charlatanisme ni d'impuissance. Elle ne soulage pas seulement, elle s'inspire d'une morale qui enseigne à aimer la vie avec ses devoirs, à l'aimer même au milieu des infirmités, des privations et des peines, à né désespérer des autres pas plus que de soi. Vivez pour vous, crient les moralistes modernes. Vivez en vous et pour autrui, dit le précepte évangélique. Il n'y a plus d'énigme ici-bas pour ceux qui le suivent. Que de douleurs riches et pauvres s'épargneraient dans la vie, que de conflits éviteraient-ils s'ils y entraient tous déterminés à garder à tout prix les sentiments d'affection mutuelle, de dévoue- ment réciproque qui, nous rendant contents des autres, nous rendent par là même plus contents de nous! On ne peut jamais être assez reconnaissant à celui qui nous permet de lui venir en aide. En ces dernières années, M. d'Haussonville s'est donné à l'histoire. C'est pour lui une tradition de famille. Son oncle, M. le duc de Broglie, ayant pris possession du xvme siècle, il a remonté au xvne et s'est arrêté devant la figure touchante de Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, qui a déjà séduit bien des peintres, mais nul encore au même degré que lui. Des mémoires inédits, des correspondances ignorées et jusqu'ici perdues dans les archives de Turin lui ont fourni bien des traits précieux ; en a rencontré même à Lyon, où la jeune princesse, fi..rant pour la première fois en France, fut fêtée et .•îaranguée par le corps consulaire. Quand cette Vie sera achevée, peut-être même complétée par celle du duc de Bourgogne, elle restituera définitivement au grand siècle finissant deux images qui semblent les statues de deux anges agenouillés sur un tombeau.