Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      A JAS, EN IO96                        ^45

 . Deux autres des huit frères, Guillaume et Arthaud,
jouèrent un rôle plus considérable et résidèrent plus
habituellement à Donzy. S'ils respectèrent, sans de trop
graves accrocs, la foi jurée au prieur de Saint-Julien de
Sait, nous avons la preuve qu'à l'égard dé la communauté
de Randans, ils n'usèrent pas de la même retenue et ne
furent embarrassés par aucun scrupule. D'une usurpation
à une autre, par ruse ou par fqrce, ils avaient fini par tout
envahir et par traiter les propriétés conventuelles comme
un fief totalement sous leur dépendance; à la protection
ils avaient substitué l'annexion pure et simple. Tant
qu'Agnon, le plus jeune des petits-fils d'Arnulfe I er , trop
enclins à marcher sur les, traces de l'aïeul, fut a la tête du
monastère, vexations et empiétements se renouvelèrent et
s'aggravèrent à peu près sans protestation ; mais Agncn
fut remplacé par Ponce de Talaru et les choses changèrent de
face comme de régulateur. Le prieur appartenait également
à une famille sur laquelle il s'appuyait au besoin; ses
droits étaient sérieux et n'avaient pas été prescrits : il tenta
de ramener les Chauve à un exercice plus modéré de leurs
prérogatives et s'efforça de briser une sujétion tout à fait
inacceptable. L'accord n'était possible qu'après des.débats
contradictoires, acceptés d'avance de. part et d'autre-;
on s'entendit pour une confrontation de témoins, dans
un plaid solennel, avec engagement réciproque de .s'en
tenir à leurs dépositions. De juges, il n'y en avait, pas pour
des gens de cette condition ; les questions en litige étaient
tranchées par les parties elles-mêmes ; la sentence d'un
magistrat fût demeurée sans effet et la contrainte n'existait
pas. La réunion avait été assignée dans l'église même de
Randans. Artauld, chargé d'années et d'infirmités, laissa
son frère Guillaume comparaître et agir seul. Le Père