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 accroissements, s'établit et s'arrondit par la libéralité des
•archevêques lyonnais ; elle fut un démembrement de leurs
 propres domaines, elle paya sans doute des services de
 guerre, de défense, une fidélité plus étroite que le vasselage
 ordinaire. Les textes, quoique avec un langage un peu trop
 vague, certifient suffisamment cette nature de leur prove-
 nance.
   Une ordonnance d'immunité, en faveur de l'abbaye de
Savigny, signée par Conrad-le-Pacifique, roi de la Bour-
gogne transjurane, et sollicitée par l'archevêque Amblard,
exprime une réserve, assez singulière de prime-abord,
contre l'ordinaire lui-même, dont la juridiction sur d'autres
points n'est pas contestée. Il lui est formellement interdit
de diminuer en quoi que ce soit les biens de la congrégation
et de distraire aucun de ses immeubles. Les aumônes des
fidèles sont intangibles et demeureront à perpétuité, telles
qu'elles auront été faites pour l'amour de Dieu (f).
   Cette défiance de déprédations futures ne s'est évidem-
ment manifestée qu'après de violents abus et à la suite de
préjudices sérieux, soufferts par le couvent. Elle vise l'avenir;
mais elle dévoile le passé et entre ceux qui bénéticièrent de
ces largesses, distribuées aux dépens d'un tiers, impuissant
à s'y opposer, les Chauve, si nous nous en référons aux
.plaintes de l'abbé Hugues, ont tenu une place exception-
nelle. Quant à l'auteur de ces désaffectations d'une espèce,
 particulière, qu'on appellerait aujourd'hui d'un autre nom,
il semble que nul autre ne soit mieux désigné que


    (1) Decretum seu praceptttm Conradi Régis, datum nonis oclobris, anno
 scilicet Incarmtionis Christi DCCCCLXXVI, Cartul. de Savig., 11° 127.
 H Nullus pontifex Lugdunensis ecclesiœ ex praedictis rébus monasterii
 seu possessionibus aliquid injuste minorare prsesumnt, etc. »