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DE L'ART SACRÉ A TURIN 28l compatriotes, M. Waldmann, ag;nt de change honoraire; elle porte la signature du maître en caractères nettement- gravés : Fecit Jean Guillermin. Tous les ouvrages, tous les guides, tous les dictionnaires, Larousse lui-même, qui signalent ce christ, ajoutent qu'il est malheureusement perdu, et voici qu'en 1884, il a été retrouvé, par hasard, entre les.mains d'une honorable famille de Lycn qui le possédait depuis près de 80 ans sans se douter de sa valeur. M. l'abbé Guinand, doyen de la Faculté de théologie, a fait sur cette splendide branche de buis une très intéres- sante monographie qu'il a lue en séance publique à l'Académie de Lyon le I er avril 1884, peu de temps après sa découverte. Le savant professeur tient ce christ pour postérieur au Christ d'ivoire qui porte ïx date de 1659, Guilllermin, dit-il, en a fait son testament artistique ; il l'a travaillé pour lui-même, pour la réalisation complète de son idéal et ne pouvant le faire aussi riche que celui d'ivoire il a voulu le faire encore plusbeau. Nous aimons à nous flatter que ce christ saura se faire remarquer au milieu des nombreux objets de même nature qui vont orner les vitrines de l'Exposition. Ce qui le dis- tinguera certainement de tous autres, c'est le peu de valeur de sa matière et l'inimitable perfection de son anatomie. Une Madone ou Piéta, également en buis, traitée aussi magistralement que le sujet principal est renfermée dans une niche creusée dans le soubassement de la croix et complète la richesse de ce trésor. On nous pardonnera de signaler plus particulièrement à l'attention ce chef-d'œuvre lyonnais, il a été trop longtemps ignoré et n'a appartenu jusqu'ici, pour ainsi dire, qu'à des