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282          INAUGURATION DE L'EXPOSITION

mains simples. Il n'a donc pas pour lui l'attrait de la renommée,
comme le souvenir de famille qu'expose M. le comte deX....
d'Ancône. C'est un christ en ivoire attribué soit à Benvenuto
Cellini, soit à Jean Guillermin et qui a été longtemps la
propriété du pape Pie VII ; ou bien encore comme cet autre
souvenir de famille dont a consenti à se dessaisir le prince
Della-Rocca. C'est un christ en métal de Corinthe ayant
appartenu à Charles II, dernier roi d'Espagne de la Maison
d'Autriche, et provenant d u R . P. Antonio Cito, confesseur
de l'impératrice Marie-Amélie.
  .En outre de ces beaux christs, nous aurions voulu voir
exposés, pour les comparer, l'admirable ivoire du xvi e siècle
représentant un christ expirant, dont M. Alphonse de
Neuville était si fier et qui appartient aujourd'hui à sa
veuve.
   Et encore le christ en ivoire, attribué à Michel-Ange,
appartenant à M. Trunet de Dourier.
   D'après Ladimir {Histoire de la curiosité) Louis-Philippe
en fit offrir 500.000 francs. M. de Dourier refusa, il en
voulait un million.
   Ces prix considérables n'ont plus rien qui étonné aujour-
d'hui, soit que les amateurs soient plus riches, les belles
pièces plus rares ou les collectionneurs plus nombreux.
   VAngélus de Millet n'a-t-il pas été vendu 800.000 franes,
et Mme Meissonier n'a-t-elle pas refusé le même prix du Siège
de Paris qu'elle vient de laisser, par testament, au Musée
du Louvre ?
   C'est que, comme le disait, Charles Pillet, à qui on
demandait d'expertiser un chef-d'œuvre : a le génie ne se
« tarife pas. Toute merveille d'aria de tout temps appartenu
« et appartiendra toujours à l'amateur le plus riche et dei-
« nier enchérisseur. »