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252                           BIBLIOGRAPHIE

   Parmi ces écrits, quelques-uns ont un caractère officiel. M. l'abbé
Reure fait judicieusement observer que ceux-ci ont une valeur histo-
rique de premier ordre en ce qu'ils nous apprennent l'histoire légale,
administrative, juridique et diplomatique de la Ligue, Certains d'entre
eus contiennent des particularités intéressant nos annales locales,
qu'on ne trouve nulle part ailleurs, comme les traités de Chazelles et
de Tournon, et les décisions de la conférence de S'-Genis-Laval tenue
le 20 août 1591.
   Les ordonnances de$ autorités de Lyon étaient proclamées, dans les
carrefours, par le crieur public accompagné d'un trompette. Quant aux
monitoires du pape, l'usage était de les signifier devant le portail de
Saint-Jean, à l'issue de la graud'messe, par un notaire royal assisté de
témoins qualifiés.
   Comme bien on pense, la poésie ne pouvait faire moins que d'appor-
ter un empressé concours à l'œuvre commune : « elle raconte, elle
« dogmatise, elle invective, elle raille, elle amuse, elle revêt les idées
a en conflit de formes tantôt plus intellectuelles, tantôt plus populaires. »
Ce rôle multiple, l'auteur le démontre par la citation de nombreux
extraits de pièces versifiées où le calembour grossier, le trait malicieux,
parfois méchant, marchent de pair avec un style presque toujours
incorrect ou barbare, dans la chanson surtout (1).
   Mais il n'est orage si violent qui ne s'apaise, et ne laisse enfin luire
les radieuses clartés d'un jour sans nuage : la conversion de Henri IV
fut l'acte précurseur de la grande réconciliation.
   A Lyon, la Ligue se soutint encore, quelques mois par l'effet
d'influences diverses, mais il était facile de voir que, la cause principale
qui l'avait fait naître n'existant plus, les sympathies populaires dont
elle tirait sa force s'en détournaient toujours davantage.


   (1) Un de ces pamphlets dépasé nuitamment chez Claude de Rubys,
l'historien, alors procureur de la ville et ardent ligueur, fut attribué
sans preuve au célèbre bibliographe Antoine du Verdier.
   M. l'abbé Reure vient de consacrer â ce dernier une étude très
documentée, dont les lecteurs de la Revue du Lyonnais ont eu la pri-
meur, et qui a été tirée a part en une élégante plaquette sur papier de
Hollande : Le Bibliographe Antoine du Verdier (1544-1600), in-8° de
68 pp., Lyon, Mougin-Rusand, 1897. En vente chez MM, Bernoux
et Cumin.