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                     LA VÉNUS DE MII.0                    2
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    Ce n'était là,— en somme,— qu'un premier pas fait dans
le ténébreux domaine de l'inconnu : les querelles se rani-
mèrent, devinrent plus vives, quand il s'agit de décerner à
cette Vénus le surnom qu'elle symbolisait.
    L'antiquité païenne ayant généreusement doté de
243 surnoms celle qui fut la mère adultère de Cupidon, la
chose n'était pas facile.
    Etait-ce une Vénus amoureuse, une Vénus victorieuse,
 une Vénus céleste ? Il y avait là, — on en conviendra, —
 une belle marge-pour les hypothèses les plus fantaisistes. •
    Avant tout, il s'agissait de déterminer l'emploi qu'elle
 avait bien pu faire de ses bras, — et partant de ses mains,
 — à l'époque lointaine où elle avait le bonheur de les pos-
séder.
    Dis-moi ce que tu tenais, je te dirai qui tu es !
    Plus connue maintenant que le loup blanc, — lequel
•n'a jamais été vu, — est-il besoin de rappeler ici, en
quelle posture se présente la Vénus de Milo ?
    Nue jusqu'aux hanches, debout; la tête légèrement
 tournée vers l'épaule gauche semble regarder au loin ; la
chevelure coquettement ondulée et serrée par une bande-
 lette, les bras tronqués, — c'est ici que le rébus s'affirme,
— se réduisent à des moignons fort courts laissant sup-
 poser que le bras droit était baissé et que le bras gauche
 était étendu.
    Du bras droit, on ne s'en occupe guère, il devait retenir
 une draperie flottante, mais le bras gauche quel était son
 rôle, son emploi, sa fonction ? "
    Mystère aussi insondable que l'Océan d'où Cypris est
 sortie !
    Il n'est pas téméraire d'affirmer qu'au bout de ce bras, il
 se trouvait une main, plus grande est la difficulté de dire ce
 que tenait cette main.