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               PROMENADE TRANSJORDANIENNE                213

    Ces préliminaires ont absorbé la soirée du 14 mai, jour
 de l'Ascension. Le simoun souffle avec violence et couvre
la superficie du lac de Génézareth d'un nuage de pous-
sière. La chaleur est intolérable, et je calme mon esprit et
 mes membres par] de fréquentes immersions dans les flots,
 à l'endroit même où Simon Pierre s'est jeté à la nage pour
rejoindre le Sauveur qu'il apercevait sur la rive.
    Quand tout est réglé pour le départ, au lendemain, à
4 heures, le batelier se présente et demande :
    — Pour combien de personnes faut-il retenir la barque?
    — Nous partons à cheval. A quoi bon une barque ?
    — Alors tu veux nager ?
    — Comment ?
   — Au bout du lac, il y a le Jourdain; mais il n'y a pas
de pont. Le fleuve est gros à la poussée des herbes. Les
chevaux passeront à la nage sans cavalier. Mais toi est-
ce que tu veux te tremper ?
   Je m'informe. On me répond avec ensemble que le gué
est inabordable.
   — Mais il y a un bac ? — Non ; il faut mener la
barque et traverser à la rame ou à la voile la pointe méri-
dionale de la mer.
   Je doute qu'il en soit ainsi régulièrement. Car beaucoup
de gens viennent de l'autre rive à Tibériade et ils n'ont pas
de barque. Mais du moment que je suis Fraiigi, un Français,
un étranger, la discussion est inutile. Je me soumets, et il
est convenu que pour dix francs le batelier nous conduira
sur l'autre rive, près de la sortie du Jourdain, pendant que
les chevaux feront- le tour de l'embouchure. Le départ
s'effectuera à 4 heures précises.
   — Combien mettras-tu de temps pour la traversée ?
   — Une moitié d'heure ?