Revue du Lyonnais » série 5 - n°25 ( 1898 ) » pp.188

 L88            LE BOTTIER DE SAINT-GEORGES

                             GUIGNOL                                     ••
 Mon vieux, épatamment. Et toi ?
                              PIETRO
                                           Moi, pas autant.
                             GUIGNOL
  Que guignon ! je voulais, vois-tu, dans cette lutte,
' Si je suis enfoncé, et si l'on me dit « zut »
  Te voir gagner la montre et devenir patron.
  Allons ! je paie un verre de Brindas, tu viens ?
                   PIETRO,   après-un silence.
                                                          Non.
                                              (Il sort brusquement).


                           SCÈNE VI
                        GUIGNOL,       seul
 Patatra ! vlà-t-y pas les ennuis qui commencent !
 Il rage. C'est bien fait. Ma fi, c'est la guign'ance
 Qu'à moi Guignol, un gone mal fichu, mal tourné,
 Qui ne guigna jamais son Å“il, son pied, son nez,
 Ce benêt de Pietro ne m'apinche un mérite,
 Sans que son sentiment subito s'en aigrisse,                        . .
 Que ce serait canant ! être amis et rivaux !
 Quel spectacle épatant ! on en dirait du veau.
 Je serai, c'est certain, plus blanc qu'une recuite,
 Si mon soulier là-bas, n'avait la réussite.
 Mon grollon si finet ! je suis tout comme lui,
 Une rose égarée parmi des pissenlits :
                    Il va prendre sa paire d'escarpins qui est enfermée
                       dans un sac de Itistriiie ronge, et la porte à droite,
                       après l'avoir sortie.