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168                      UNE VISITE

les plis et replis du volant déchiqueté, très heureuse aussi la
mignonne souriante qui s'appelle : Dans les roses.
   MIIe SOPHIE OLIVIER va donner un pendant à ce bijou
avec le portrait d'une petite fille qui fait la moue avec un
adorable sentiment de résignation, et dont les yeux sur-
tout' sont particulièrement expressifs.
   De M. SARRAZIN : voici la Musique.- Un beau modèle de
dessin, une bonne démonstration de l'harmonie des cou-
leurs.; une demoiselle qui fait de la musique, dédiée par le
maître aux demoiselles qui font de la peinture, mais, vaine-
ment on chercherait dans cette coquette à la mode, l'ex-
pression qui doit personnifier le grand art.
   Dans Le Christ au tombeau de M. DE BELAÃŽR on admire
une belle et profonde étude d'anatomie, maïs l'admiration
ne va pas jusqu'à l'émotion que devrait inspirer le sujet. La
belle tête du Christ est éclairée par l'auréole qui l'entoure et
non illuminée par le rayonnement qui devrait émaner d'elle;
sa lumière donne l'illusion de la vie à ce visage inanimé sans
y mettre le sceau de l'immortalité.
   On revient souvent devant la Madeleine de M. MICIOL,
espérant trouver enfin, dans cette image, aussi complexe
que celle d'un sphinx, quelque signe rattachant ce sujet h
l'histoire : on la laisse, en emportant l'inquiétude et le doute,
et pourtant substituez un titre quelconque au nom de
Madeleine, supprimez l'emblème sinistre qui semble déplacé
dans ce cadr'e et voi's aurez une rêveuse troublante, un joli
tableau de genre.
   Nous abandonnons l'Aurore de M. PONCET et nous venons
 admirer dans sa Déposition de la croix une intensité de vie
rarement atteinte, Dans le fond du tableau, la ville de Jéru-
salem s'estompe en grisaille jusqu'à l'horizon crépusculaire;
 à distance, Marie-Madeleine et deux femmes à peine