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              A' L'EXPOSITION DES BEAUX-ARTS                169

esquissées, puis, au premier plan, devant sa • mère
agenouillée, le corps du Christ mort, étendu sur un linceul.
Quelle révélation que ces yeux vivants encore, dans cette
tète morte ! la résignation au sacrifice accepté, la souffrance
dominée par la force divine de l'être éternel, la haute
sérénité de l'œuvre accomplie sont incarnés dans ce regard,
qui va se réunir au regard de la mère désespérée, et la mère
réconfortée se relève pour aller jusqu'au bout.
   Là, en terminant cette courte revue, il serait bon, peut-
être, d'évoquer le passé pour le relier à l'avenir par le
souvenir et l'espérance, car chaque artiste, même-parmi les
plus personnels, relève un peu de ses primitivesradmirations
et des œuvres qui ont plané, quelquefois à son insu, sur
ses premières créations. Sans remonter plus loin, pour
rester dans notre siècle, les grandes ombres de Meissonier,
Chenavard, Hippolyte Flandrin, Bonnefond, Saint-Jean et
bien d'autres,' ne sont-elles pas les étoiles qui ont indiqué à
nos jeunes mages de l'art la route, où doit passer le Messie
toujours espéré par l'artiste et qui a nom L'INCARNATION DE SA
PENSÉE DANS UNE ŒUVRE ? L'incarnation de sa pensée dans une-
œuvre, combien l'ont réalisée, combleront pleuré d'exaspé-
ration devant l'impossible ? A ceux-là, et avec ceux-là', nous'
dirons : « Sachons mesurer nos forces avant de fixer un but
à nos efforts, puis, que le découragement ne voile jamais
d'un nuage l'étoile du berger. » Le domaine de l'art n'a ni;
bornes ni frontières et dans cette patrie éternelle on peut
aller bien loin, on peut monter bien haut avec l'espoir de
découvrir quelque terre inexplorée, quelque île inconnue :
L'IDÉAL A CONQUÉRIR.
                                     Mme FRANÇOIS-DAMÉ.

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