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               A L'EXPOSITION DES BEAUX-ARTS                  ïëî

de femme si vrai, si sincère que l'on peut en scruter les moin-
dres détails, fouiller le secret du regard et du sourire et,,
si on ne le découvre pas, on reste du moins sous le charme
du mystère.
   Avec le Bol de Ml, M. ABEL FAIVRE nous offre toutes les
richesses de sa palette savamment étalées ; triais les- deux
petites personnettes de son groupe manquent de nature
dans l'expression, l'une d'elle devait à l'autre au moins un
 regard d'intérêt.
   Voici enfin Caquetasse de M. BONNARDEL. Ce groupe est
un chef-d'œuvre d'observation physiologique. Ces deux
bonnes femmes, commodément installées en face l'une de
l'autre et tenant chacune une tasse à la main, causent, le
regard accroché au regard; elles ont L'air d'être si curieuses
si expertes, si franchement bavardes, qu'il n'eût pas été pru"
dent de les faire assister au défilé des scènes d'intérieur .:
c'est pourquoi les voilà bonnes dernières du genre.
   De M. de COCQUEREL, voici des Cerises, des cerises bien
belles, plus belles que nature, et nous admirons davan-
tage les deux poissons : un Brochet et un Barbeau, négli-
gemment entreposés sur le bois d'un bas buffet de cuisine,
auprès d'un chaudron portant la marque de fabrique de son
auteur.
   Dans le Nettoyage sérieux de M. BRUNARD, de nombreuses
pièces de vaisselle, chaudrons,'poêlons, cuivreries et pote-
ries sont très simplement disposées dans le désordre bien
ordonné, que nécessite la mise en train de son titre, mais
l'exécution n'a pas répondu à la hardiesse de l'arrangement.
   M.JUNG, au contraire, étale un peu trop exprès les usten-
siles de cuisine qu'il présente dans Nature morte,- mais parmi
lesquels on admire l'empaillage d'une bonbonne autour delà-
quelle cet artiste a tracé en toutes lettres qu'il est bien le maître