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                  CHEZ LES BROCANTEURS                   IO7

   Nous empilons les faits, nous compilons les dates, laissant
aux historiens, aux érudits comme vous, le soin d'en déduire'
les conséquences morales, de faire la synthèse de ces docu-
ments épars.
   Voilà à quoi peut servir la promenade chez les « bric-à-
brac ». Elle sauvera de l'oubli une date précieuse, un nom
perdu peut-être pour l'histoire, remettra à sa vraie place,
au jour qui lui convient, un événement parfois mal
compris ou dénaturé. Qu'importe que la moisson soit peu
féconde ? Qui sait tout ce qui peut germer d'un grain de blé ?
   Je vais donc, si vous le voulez bien, vous raconter quel-
ques agréables rencontres faites dans les caisses de nos
revendeurs. Ces documents, Messieurs, sont à la disposition
de ceux de vous qu'ils pourraient intéresser. Je le répète,
ma moisson est bien modeste ; mais ces grains de mil
peuvent germer, surtout s'ils tombent dans le terrain bien
préparé de votre érudition féconde.
    Pour bien fureter, il ne faut rien dédaigner. C'est une"
règle de chasse, un axiome indiscutable.
    Tel vieux bouquin des boîtes à quatre sous, peut être
 précieux, contenir une page, une seule peut-être, — n'est-
 ce pas assez ? — du plus haut intérêt.
    C'est ainsi que j'ai trouvé au milieu des plus vulgaires
 classiques, un exemplaire intact des Commentaires de Jules
 César, imprimé chez Pillehotle, avec gravures dans le texte,
 planches, etc.
    Le récent et si intéressant ouvrage de M. l'abbé Reure
 sur la Presse politique à Lyon pendant la Ligue, donne à
 Pillehotte, le fameux imprimeur pamphlétaire des ligueurs,
 un regain d'actualité.
  Pourquoi faut-il qu'un relieur stupide du commence-
ment de ce siècle ait odieusement rogné mes commentaires?