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                  SA VIE ET SES Å’UVRES                    19

données précieuses sur le degré de civilisation et l'état de
la richesse de ces temps reculés, dans un pays de tardive cul-
ture, éloigné de tout grand centre habité et d'un abord rendu
difficile par le mauvais état des voies de communinication.
   Aussi la publication de ce premier volume de documents
faite en 1881, et due aux presses de Louis Perrin, fut-elle
accueillie avec la plus grande faveur par les érudits.
   Mais pendant que se poursuivait l'impression du Cartu-
laire de Saint-Sauveur, le comte de Charpin ne demeurait
pas inactif. Indépendamment d'une savante notice sur la
famille de Charpinel, l'une des plus anciennes de nos con-
trées, car l'un de ses membres figure à la première croisade,
au nombre des compagnons d'armes du comte de Toulouse,
il publiait encore deux documents inédits, destinés l'un et
l'autre à nous conserver des souvenirs précieux de nos
anciennes familles historiques ; le premier, ayant pour
titre : Document inédit relatif à la guerre qui eut lieu en 1368
entre, les Dauphinois et les Provençaux, et le second : Rôle de
la montre et revue,faite le 24 décembre 1612, de la compagniede
cent hommes d'armes, commandéepar messire Charles de Neuville.
   Mais malgré leur réel intérêt, ces publications étaient loin
d'avoir l'importance du Cartulaire des francs-fiefs du Forez,
qu'il livrait, dès l'année suivante, au public. Les chartes,
formant ce recueil, s'étendent de l'année 1090 à 1292, et
elles jettent une vive lumière sur cette évolution sociale,
qui se révèle surtout à compter du xm e siècle et qui con-
sista dans l'acquisition des terres nobles par les roturiers.
Ces derniers, ne pouvant rendre au suzerain lé service
militaire, ni l'assister dans sa cour féodale, la rigueur
du droit leur interdisait la possession des fiefs. Mais
la règle dut fléchir bientôt sous l'influence des mœurs et
 des nécessités. Qui pouvait, en effet, mieux que le non