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SA VIE ET SES ŒUVRES J En 1853, Auguste Bernard ouvrait la voie à nos érudits, en publiant les Cartulaires de Savigny et d'Ainay. Puis quelques années s'écoulent, et voilà que l'œuvre, entreprise par ce savant, va se poursuivre et se compléter, grâce au concours de deux érudits, l'un et l'autre membres de l'Aca- démie de Lyon, auxquels tous ceux, qui portent un vif inté- rêt à notre histoire locale, devront une éternelle reconnais- sance. L'un doué d'une activité dévorante,.préparé par de fortes études et connu depuis longtemps déjà par des publications que recommande la plus solide érudition, l'autre profon- dément versé dans la connaissance de notre histoire locale, attentif à toutes les découvertes pouvant servir à l'éclairer, et ne ménageant ni son temps, ni sa fortune, pour accroître ce fonds d'étude, donc il faisait partager si libéralement les faveurs au monde savant. J'ai nommé M. Guigue et M. le comte de Charpin-Feugerolles. Aujourd'hui que leur œuvre, interrompue par une mort trop prompte, est presque achevée, on peut trouver qu'avec les ressources apportées par chacun des deux collaborateurs, elle n'avait rien de bien difficile. Mais ceux-là ignorent que la rencontre de nos deux érudits n'a pu se produire sans difficultés et en un seul jour, et que bien des obstacles ont retardé l'heure où nous devions faire notre profit de cette collaboration commune. M. le comte de Charpin a joué, de notre temps, et dans nos contrées, le rôle de Mécène ; mais si le hasard des événements n'eût pas changé la direc- tion de sa vie, et si, un jour, des circonstances, en quelque sorte toutes fortuites, ne lui avaient pas fait rencontrer M. Guigue, il est bien certain, que plusieurs de ces recueils de documents, qui font partie aujourd'hui du domaine de la science, n'auraient pas vu le jour.