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                              LES MALINS




                           SCÈNE VIII
On entend le tambour et la grosse caisse; on voit s'avancer une voilure de
  charlatan. Guignol est assis dedans, avec un casque sur la tête et un
 manteau de velours doré. Gnafron assis derrière, en costume de paillasse,
 tapi sur une grosse caisse. La voiture s'arrête au milieu de la scène.


                       GUIGNOL, GNAFRON


                               GUIGNOL

  Mesdames, Messieurs et la compagnie. — A Gnafron.
Saluez! {Gnafron salut et tape, un coup sur la caisse.) Avec
ma permission et celle de mon honorable paillasse et ami,
Gnafron, des Pierres-Plantèes. — A Gnafron. Saluez !
                       GNAFRON saluant et à part.

  Va-t-il me faire sigroller le cotivet longtemps comme ça ?
                               GUIGNOL

   Moi, Jean-Jacques-Siflavio Guignol, du Gourguillon,
 descendant d'une nombreuse famille de saveti     non, de
savants, j'ai bien voulu descendre dans la rue pour vous
apporter la santé à tous. — Il y en a, de ces charlatans
mal-appris, qui vous font voir des médailles; moi, Mes-
sieurs, Mesdames et la compagnie, j'en ai qu'une, mais
bien belle. Si je vous la fais pas voir, c'est que j'aurais
peur de m'enrhumer. Accourez, précipitez-vous, boiteux,
bancannes, gambilles, cous-tordus, goitreux, crétins, ga-
leux, rogneux, teigneux, gâteux, jeunes et vieux, prenez
mon ours!... Non, mon eau mirifico-prophilotico-superli-
fico-cocandarte!
                     GNAFRON êternuant.
   Atchi ! atchi !