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                     EN PATOIS DU LYONNAIS                        301

              I (21) no dessode (22) zouliamen.
         Tin, lo mami (23) simbla nuira mineta,
              Que ne repille (24) que d'un z-iu,
              Mi si pausse una ratonetta (25),
              Crac, il y fourre la pat a déchu (26).

   « ANTOINE. — Le diable, avec sa façon si adroite — de
cacher à sa main gauche — ce qu'il veut faire avec sa droite,
— il nous étonne joliment. — Tiens, le garçon ressemble
à notre chatte, — qui ne dort que d'un œil, — mais s'il
passe une souris, — crac elle lui fourre la patte dessus. »

                               MICHY.

              Lessaufère, bintoubin (27)


   (21) I, devant les consonnes et il devant les voyelles, représente,
dans la phonétique du pays, le pronom personnel, tandis que a (voy.
strophe 2) représente le pronom indéfini. En général, dans le Lyonnais,
le pronom personnel est représenté par a, al, et le pronom indéfini par
0 ou y.
   (22) Dessodo, étonner, de dis-solidare. Très usité.
   (23) Mami, petit enfant, s'emploie constamment au figuré pour
l'homme, l'individu, avec nuance admirative, même en parlant de soi-
même. Al a vola, me gourô, mé a n'a pas cognussu lo mami, il a voulu
me tromper, mais il n'a pas connu à qui il avait affaire.
   (24) Repiiïi, dormir ; c'est le français populaire roupiller,
   (25) Ratonetta, de rate, féminin de rat, avec suffixe diminutif etta.
   (26) Déchu pour dessus. C'est le seul exemple que j'aie rencontré
dans nos patois de la prononciation auvergnate de s dure Å“s eh. Je
suppose que c'est un agrément ajouté par l'auteur de la poésie, comme
les notes « d'agrément » que les chanteuses ajoutent à la musique de
Rossini.
   (27) Bintout, peut-être, est composé de bene=b\ea, et toslum = tôt. Il
n'y a pas à s'étonner que bientôt ait pris la signification de peut-être,