Revue du Lyonnais » série 5 - n°1 ( 1886 ) » pp.441

                      DU GOURGUILLON                   441



                        SCÈNE VI
                 BOULOTTE, UN PASSANT


                         LE PASSANT

   Oh, la belle fille!.... elle pleure!    Comment, belle
enfant, vous pleurez ? Quel affreux métier vous faites-là !
Vos belles menottes rougissent de froid, et votre voix
s'épuise à crier « la santé du corps », quand je donnerais
ma vie pour un de vos sourires! — S'approchant d'elle.
Venez, je vous consolerai (Jl cherche à lui prendre la taille).
                          BOULOTTE

  A bas les pattes, ou gare les giffles !
                         LE PASSANT

   Je m'appelle Arthur de Bois-flotté. Voici ma carte (//
l'embrassé).
               BOULOTTE lui donnant deux soufflets.
  Voilà la mienne, vieux bassin ! {Elle se sauve.)




                       SCÈNE VII
                 LE PASSANT   se tenant la joue.
  Oh, là là! A la garde! — Crachant. J'ai au moins deux
dents cassées ! Dieu, quelle poigne ! J'ai vu dix mille chan-
delles. Oh, là, là, vite un dentiste; je n'y tiens plus! (//
sort.)