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 142                      CROQUIS NIÇOIS
       Puis les'pins parasols et les gris oliviers;
       On se croirait en Grèce à voir tant de lauriers,
       Puis les monceaux de fleurs en plein hiver écloses,
       Sommes-nous à Pcestum, l'ancien pays des roses ;



   Oui, Monte-Carlo est un résumé de tous ces pays privi-
légiés, qui ont le don de surexciter l'imagination des poètes.
Le climat est plus égal, plus doux qu'à Nice, où il a neigé
cette saison, tandis qu'on ne s'en doutait pas dans la prin-
cipauté, mieux abritée des vents du Nord.
   Quand il neige à Nice, naturellement l'étranger s'étonne,
alors le Niçois feint de s'étonner bien davantage et répond
invariablement que c'est la première fois depuis vingt ans.


     Entrons au Casino.
     Dans le vestibule, il faut demander, au bureau du com-
  missariat, une carte d'admission qu'on délivre. gratuite-
  ment. Nous voici à présent dans un vaste atrium, dont le
  péristyle à colonnes de marbre soutient une galerie ornée
  de belles peintures. Sur cet atrium, promenoir et fumoir,
  s'ouvrent : en face, la salle de spectacle et de concerts; à
. gauche, les salons de jeu; à droite, le cabinet de lecture
  où sont tous les journaux, excepté celui qu'on veut lire.
     11 y a trois salles de jeu en enfilade. Celle du milieu, la
  plus grande, est de style mauresque; un jour mystérieux y
  pénètre ainsi qu'en un temple. N'est-ce pas le sanctuaire
  de Plutus? Autour des tables de roulette de trente et
  quarante se presse une triple rangée de joueurs et de
  joueuses, ces dernières en grand nombre, de tout âge, de
  toute qualité, de mauvaise qualité surtout.
     — « Messieurs », dit le croupier qui fait tourner la bille,
  « faites vos jeux !»