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                     DU NOM DE LUGDUNUM                      17

graphie de Ptolémée, où le nom de Lugdunum (Aouy^ouvov)
est donné à Lyon, la ville de Leyde reçoit encore celui de
Lugodinum (Aouyo^eivov) ( r ) . D'ailleurs, n'est-ce pas une
loi philologique invariable, que les noms propres de lieux
se sont tous abrégés, par suppression de voyelle ou de con-
sonne?
    Non seulement la forme du nom de Lug (plus ancien-
nement Lugus) est ainsi en parfaite concordance avec le
 premier élément du nom de tous les Lugdunum connus,
sans qu'on ait besoin de se préoccuper des conditions topo-
graphiques de leur situation, mais cette étymologie reçoit
une confirmation nouvelle d'une circonstance particulière,
qui nous est révélée encore par divers monuments de
 la littérature celtique, et notamment par le Senchus Môr,
 recueil des anciennes lois de l'Irlande.
     En Irlande, comme en Ecosse et dans l'île de Man, le
   er
  I août était le jour consacré au dieu Lug. Les cérémonies
 religieuses de cette fête (Lugnasad), qui attiraient un grand
 concours de peuple, devinrent, dans la suite, l'occasion
 de grandes assemblées annuelles, où les jeux et les courses
 de chevaux appelaient les assistants, aussi bien que les
 affaires commerciales ou politiques. De ces réunions
 annuelles, origine des foires modernes, la plus impor-
 tante et la plus célèbre était celle de Taltiu, qui com-
 mençait quinze jours avant le I er août et finissait quinze
 jours après. Mais, le même jour, il y en avait une autre
 aussi, dans chacun des trois royaumes de Midé, de Leins-
  ter et de Connaught.
      Or, personne n'ignore que, sous l'Empire romain, c'était
  aussi le r " août que se réunissait à Lyon l'assemblée an-
  nuelle des députés des trois Gaules, qui n'était probable-

   (1) Géographie de Ptolémée. Livre II, chap. 7 et 8.
       N° 1. — Janvier 18S6.                             2