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200 A. LA SALLE DE DANSE * Petit à petit une intimité douce se formait. L'habitude de danser ensemble savonne la planche. Sur ces entrefaites, vint un jour où les camarades eurent cette idée sublime : « une chevalerie ! » Sûr que vous ne savez pas ce que c'est. Ni moi non plus auparavant. C'est une soirée offerte, non plus par le maître à danser, mais par les cavaliers aux dames de l'école de danse. On se cotisa. La chevalerie se donna chez Mélot, un traiteur qui était au coin de la place Louis XVI et du cours Morand. Cela commençait à huit heures. A onze heures, un « ambigu », puis redanse, pour finir honnête- ment avant une heure du matin. — Cette chevalerie, en aurait-on donné pour elle, des droits d'aînesse ! ! * * * Une idée sublime appelle une autre idée sublime. J'avais eu celle d'aller, en compagnie d'un camarade, quérir en voiture Adrienne et sa mère pour les conduire à la cheva- lerie, où Adrienne ne dansa quasi qu'avec'moi, au grand mécontentement des cavaliers et des dames encore plus, qui nous passèrent aux verges, je veux dire aux langues. Quoi qu'il en soit, on avait ainsi une manière d'intro- duction dans la famille. J'allais depuis ce moment, faire de temps à autre une visite aux parents, lisez à Adrienne,