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12 NOUVELLE INTERPRÉTATION d'argent, à l'effigie d'Albin, représente de même un cor- beau au pied du génie de la ville ( i ) . Toutefois, bien qu'un corbeau figure ainsi, à côté du génie de Lyon, sur ces monuments d'une authenticité incon- testable, il ne nous semble point en résulter nécessairement que notre ville dût porter le nom de cet oiseau. Car, encore une fois, on ne comprend guère comment des corbeaux ont pu intervenir dans la fondation des autres Lugdunum. D'ailleurs, nous verrons plus loin, qu'il n'est peut-être pas bien difficile de concilier la représentation de cet oiseau symbolique avec la nouvelle interprétation donnée au nom primitif de la ville de Lyon. * # * La seconde interprétation du nom de Lyon lui donne le sens de montagne lumineuse : « Lugdunum, a dit M. Allmer, « serait l'équivalent de clarens ou lucens mons et devrait sa « dénomination à sa principale colline dominant tout l'ho- « rizon et présentant au soleil tous ses aspects. C'était un « CJermont antique (2). » Les partisans de cette étymologie s'appuient sur deux textes anciens : le premier consiste en deux vers du moine Héric, qui vivait au ixe siècle, à une époque où le sens des mots celtiques pouvait ne pas être encore complètement oublié : Lugduno célébrant Galloriim famine nomen, Impositum quondam, quod sit mons lucidus idem. (1) Monfalcon. Lugdunensis Msloria monumenta, I, 137. — P . Bial. Chemins, habitations et oppidum de la Gaule, 191. (2) Inscriptions antiques de Vienne, I, 85'. — Roger de Belloguet. Glossaire gaulois, p. 191. — P. Menestrier. Éloge historique de la Fille de Lyon, p. 11.