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282 NOTES HISTORIQUES presque complètement les lignes de leurs piédestaux, et réfugient le haut de leur corps dans l'architecture. Us pré- sentent ainsi, vus de la rue Gasparin, par exemple, deux lignes obliques rentrantes, d'un mauvais effet pour l'en- semble. Ce défaut, qu'aggrave la répétition, en pendant, des cartables qu'ils portent tous deux, disparaît heureuse- ment à mesure qu'en se déplaçant, le spectateur arrive en face de l'une ou de l'autre de ces statues. (Prière de ne pas s'airêter, pendant ce trajet, en face d'un axe diagonal de la fontaine, car, de ce point et par la faute impardonnable de l'architecte, la colonne d'angle paraît trop isolée et l'édicule circulaire trop petit.) Enfin Audran et Flandrin manquent aussi à la dernière des conditions énoncées plus haut. Moins saillants sur les faces de la fontaine que les autres statues, ils avalisent, en plan, une masse générale qui eût dû être circulaire. Ajoutons bien vite que tout autre sculpteur ne se serait pas plus que Degeorge préoccupé de ces conditions, et qu'aucun n'eût pu donner plus de soins à un travail auquel le marché passé attribuait des prix insuffisants. L'architecte André dut s'estimer heureux d'avoir rencon- tré un homme d'autant de talent et de probité artistique. Nous savons, par sa correspondance, qu'il fut fort satisfait de ces quatre statues, si heureusement variées d'âge, de costume, d'attitude et de caractère, et que rehausse une excellente facture, sobre, précise et souple à la fois. Ces statues sont comme le sourire de la fontaine. * * * Si, après les avoir regardées, nous jetons un coup d'oeil sur l'architecture qui les encadre, nous constatons que la