Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          DE MASSILLON                         I9I

déclin et s'écriant dans une apostrophe sublime : Dieu seul
est grand ?
   Avant de répondre, nous préciserons — car c'est là le
côté inédit de notre sujet — la date exacte de ce discours
et elle nous fournira l'occasion de dissiper plusieurs erreurs
trop accréditées.
   Il est curieux de voir combien les biographes les plus
sérieux s'accordent peu entre eux sur ce détail qui a bien
sa modeste importance.
   L'éditeur et l'héritier des œuvres de Massillon, son propre
neveu, le P. Joseph, place l'oraison funèbre de l'archevêque
de Lyon après celle de l'archevêque de Vienne (12). Le
premier, cependant, avait précédé de six mois le second
dans la tombe.
   M. l'abbé Bayle, dans son Étude composée avec goût, se
range à cette opinion, bien qu'elle l'embarrasse (13).
   Le P . Bougerel, oratorien lui-même, très curieux des
traditions de sa congrégation et ordinairement renseigné
d'une façon plus sûre, trompé sans doute par Anselme,
dans son Histoire généalogique, la reporte jusqu'en 1698, au
retour du Carême de Montpellier, cinq ans trop tard. C'est
accorder, en effet, un supplément de cinq années de vie à
un prélat qui décéda, en réalité, en 1693, •* l'âge déjà res-
pectable de 87 ans (14).

   (12) Voici ce que nous lisons dans la préface du volume des Oraisons
funèbres : « II était extrêmement jeune, lorsqu'il fit celle d'Henri de
Villars, archevêque de Vienne et, peu de temps après, celle de Camille
de Neuville de Villeroy, archevêque de Lyon. »
   (13) Abbé Bayle, Étude historique et littéraire.
   (14) P. Bougerel, Mémoires sur plusieurs hommes illustres de Provence.
La date de 1698, comme celle du décès de Mgr de Neuville, est donnée
par le Père Anselme : Histoire généalogique et chronologique de la maison
de France et des grands officiers de la couronne. T. IV, Villeroy.