Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
436                        LES MALINS

élever et éduquancer chenusement; mêmement qu'elle sait
lire et carculancer mieux que moi; quand je pense que
c'est elle qui nous cause tout ce tarabatement, vois-tu !
Chignol, y me prend d'z'envies de retourner au Gourguillon
en lui laissant ma malédiction.
                             GUIGNOL

  Allons, allons ! pipa, la malédiction porte malheur ; ren-
gainons ça, et tâchons de nous tirer de la dèche où nous
sommes.
                             GNAFRON

  T'as raison. Nous avons voulu noyer notre chagrin en
route, et nous n'avons plus un mince liard.
                             GUIGNOL

   Et rien dans la rue au pain.
                             GNAFRON

   Que que c'est encore, cette rue-là ?
                             GUIGNOL

   C'est le corniolon, ganache !
                            GNAFRON

   Ah voui, quel voyage!... J'ai ben voyagé dans ma jeu-
nesse ; je suis t'allé à la Grive sur l'impériale de la diligence :
trois chevaux, deux aveugles et un borgne.
                             GUIGNOL

  Qu'un Å“il pour trois?
                            GNAFRON

   C'était le bon temps. On n'était pas pressé; on arrivait
assez tôt. Au jour d'aujourd'hui, on a remplacé les chevaux
par une grande marmite. Y gn'ia plus de postillons ; y gn'ia
plus que de marmitons; et y z'appellent ça du progrès !]Y
m'aviont placé entre deux nourrices dans l'exercice de leurs