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2<)6 FRAGMENTS Par vofêla, y-z-an fa de peinture ; An fa zoyi lofifro, lo violon, Irlumina lo bosquets de vardure ; Vos zouillies boittes (9) ont chanta de chanson. Lieu cœur sautiont et battiont la mesure, Mèy sautiont d'una buna façon ! « Pour vous fêter, ils ont fait des peintures; — ils ont fait jouer les fifres, les violons, — illuminé les bosquets de verdure; — vos jolies filles ont chanté des chansons. — Leurs cœurs sautaient et battaient la mesure, — mais ils sautaient d'une belle façon ! » Pure-z-efanis, lausse (10) étiant sijoyuses, De présenta à lieu more un boquet, Qu'in l'avisant, le larmes amouairuses Du coin du zieu a chaucune faillet, Et lo garçon, d'une sorta curiuse, Ayant le cœur que batiet lo briquet. « Pauvres enfants, elles étaient si joyeuses — de présen- ter à leur mère un bouquet, — qu'en la regardant, les lar- mes amoureuses —du coin de l'œil à chacune tombaient, ~ et les garçons, d'une façon curieuse, — avaient le cœur qui battait le briquet. » (9) Boitte, prononcez bô-lhe, signifie jeune fille dans tous les dialectes romano-provençaux. L'étyrnologie bocula convient parfaitement comme forme, mais l'image de jeune génisse pour jeune fille ne se rencontre dans aucune langue romane. L'origine reste donc obscure. (10) Lausse (si j'ai bien bien lu) est une incorrection. Elles se dit le. Il faudrait le-z-étiant.