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                  AU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE                     89

rôt pour les villes que nous avons nommées plus haut;
les fromages seuls leur rapportaient plus de six cent mille
livres et les toiles environ quinze cent mille livres. Lambert
d'Herbigny rapporte que, pendant les dernières guerres de
Louis XIV, la Suisse a vendu à la France pour un million
de chevaux par an. On peut donc affirmer que, au moins
sous le rapport du commerce, la Suisse était beaucoup plus
onéreuse qu'utile au royaume.
    Toutes les grandes villes d'Allemagne étaient en relations
commerciales avec Lyon qui y envoyait les mêmes mar-
chandises qu'en Suisse, quelques étoffes d'or et d'argent et
des dorures en assez grande quantité. Au contraire de ce
qui se passait pour la Suisse et quelques provinces de l'Italie,
on choisissait pour l'Allemagne tout ce qui se faisait de
plus beau. Les Allemands s'adonnaient à un luxe outré et
poussaient l'orgueil de leurs richesses jusqu'à ne porter que
très peu de temps la même parure.
    Le chiffre de l'exportation est à peu près de quinze cent
mille francs. Lyon recevait pour le quart de cette somme
de l'étain, du cuivre, du fer blanc et de la mercerie. Une
grande quantité de cette mercerie venait par Nuremberg,
la ville aux cent mille poupées.
    Le commerce avec l'Allemagne offrait une particularité
remarquable : les Français vendaient à crédit et les Alle-
mands toujours au comptant. On comprend donc que,
 dans les commencements d'une guerre, par exemple, les
Français, se trouvant en retard pour recouvrer le paiement
 de leurs marchandises, avaient beaucoup à perdre si, dans
 les négociations de paix, on n'avait soin de mettre leurs in-
 térêts à couvert par cette clause : de pouvoir de part et
 d'autre retirer les effets en un temps donné. Nous trouvons
 d'ailleurs cette stipulation dans plusieurs traités.
    Il arrivait souvent que, soit des étrangers, soit des pro-