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I76                LA NATIONALITÉ CELTIQUE

la mythologie, savent par l'exemple des Grecs et des Ro-
mains quelles différences il peut y avoir entre les concep-
tions mythologiques de deux peuples. Ils savent notam-
ment combien le Mercure primitif des Romains, était dif-
férent de l'Hermès grec, avec lequel, au temps de César et
depuis., on l'a confondu. Il n'y a donc pas de raison pour
m'objecter que le dieu gaulois assimilé, suivant moi, par
les Romains à leur Mercure-Hermès, serait sur certains
 points sensiblement différent de ce Mercure-Hermès.
   Ainsi, je considère comme mal fondées les objections de
mon savant contradicteur, et je me crois en droit de main-
tenir ma doctrine, mais toutefois sans les exagérations que
M. Allmer m'attribue. Ainsi, je n'ai pas dit que Lyon fût
la capitale de la Gaule indépendante. Les textes de l'époque
romaine nous font connaître trois Lugudunutn ou Lugdu-
num qui sont Lyon, Saint-Bertrand de Comminges et Leyde.
Un quatrième fait son apparition dans les documents de
l'époque mérovingienne : c'est Laon (15). Un cinquième se
rencontre pour la première fois au IXe siècle, dans les di-
plômes de l'église du Mans, etc'était une simple villa (16).
Enfin M. Vachez en signale avec raison un sixième (p. 14),
qu'on trouve mentionné au Xe siècle, c'est Loudun (17)

   (15) Grégoire de Tours, Historia Francorum, livre VI, c. 4 ; édition
Arndt, p. 247,1. 4.
   (16) Dom Bouquet, t. VI, p. 585, 617 de. Dans le premier de ces
deux diplômes ce nom est écrit Lugduno, à l'ablatif; dans le second on
trouve deux fois Lugdunum à l'accusatif. Un diplôme de 802 nous
offre l'orthographe barbare Lucdono, à l'ablatif. Dom Bouquet, t. V,
p. 768e.
   (17) Loudun, Lugdunum, donne son nom à la Lugdunensis vkaria
dont parle un diplôme du i er mars 904, en faveur de Saint-Martin de
Tours. — Mabile, La Pancarte noire de Saint-Martin de Tours, p. 98,
n° i.xm; p. 227, col. 2.