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                            RIMES D'ALSACE                           383



  IV. — A MM. DU CONSEIL MUNICIPAL DE B***
                            EN ALSACE




         Votre ville, Messieurs, est bien la citadelle
         Que fit surgir un jour la guerre de Trente ans.
         Elle a su conserver mur, bastion, tourelle
         Et fossé que les fleurs entaillent au printemps.

         J'aime ces vieux remparts, où l'on fit sentinelle
         Lorsque les Suédois rapprochèrent leur camp,
         Et la porte où vibra la svelte ritournelle,
         Que sonnaient les dragons français de Manicamp.

         Aussi j'ai peine à croire à la rumeur publique.
         On me dit que ces murs ont vu leur dernier jour,
         Et votre arrêt, Messieurs, n'admettrait pas réplique.

         S'il est vrai, dépêchez : à bas créneaux et tour,
         Au grand nom du progrès, chassez le Moyen Age,
         Et vous ferez, Messieurs, un grand et sot village.



 temps aux environs de Colmar et occupa la petite ville de Guémar.
Aujourd'hui, ces souvenirs d'un autre âge, donnent un cachet tout par-
 ticulièrement original aux bourgades qui bordent le pied des Vosges.
C'est grand'pitié de voir des municipalités ignorantes détruire à plaisir
ces murs où les boulets de Gustave-Adolphe et de M. de Turenne ont
laissé leurs traces.