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                     DE L'AUMONE GÉNÉRALE                335

cune asnêe outre et par dessus ce qu'ils pourroyent vendre
leur bled au marché (6). »

   En moins de huit jours, grâce à cette sage mesure,
l'abondance est telle que le prix du bichet de soixante sols
tombe à trente-cinq.
   En même temps, les Etals de la cité sont convoqués aux
Cordeliers de Saini-Bonaventure pour aviser aux moyens de
porter, à tant d'infortunes, secours prompts et efficaces.
   Consulat, clergé, communautés, corporations, corps de
métiers, principaux de la cité, bourgeois, maîtres et arti-
sans, tous y sont représentés; chacun veut à l'envie appor-
ter son concours à l'œuvre bienfaisante.
   Aussitôt des souscriptions sont ouvertes, des quêtes sont
organisées par tous les quartiers de la ville; les plus influents
sont commis pour solliciter et distribuer les aumônes;
quatre notables (JEHAN BROQUIN, JEHAN FAURE, JACQUES
DE BAÃS, JEHAN BELLO) sont désignés pour faire la recette
générale et régler les dépenses.

   Afin d'éviter les difficultés et les périls que fait toujours
courir une trop grande agglomération de gens souffrants
et misérables, on les divise en les répartissant sur différents
points.
   Les citoyens les plus zélés s'empressent d'offrir un asile
pour les distributions de secours : — Dans le quartier Saint-
                                        >
Jean, c'est le Custode de la cathédrale ; — à Bourgneuf, les
héritiers de Jhêrosme Panse; — entre les deux fleuves, ce
sont les Carmes, — les Cordeliers de Saini-Bonaventure, — les
Jacobins ou Jocopins, comme on les appelait alors.


  (6) Paradin, Mémoires de l'histoire de Lyon, p. 289.