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ET LE DIEU LUG 171 Romains, comme le dit si exactement M. Mommsen, n'ont eu avec les Irlandais presque aucune relation. M. Momm- sen, et sur ses traces M. Allmer se trompent, quand, du silence gardé par les historiens romains sur le druidisme irlandais, ils concluent que ce druidisme n'existait pas. Le druidisme étendait donc son ministère sacerdotal à la fois sur la Gaule, sur la Bretagne (c'est-à -dire au moins sur la partie méridionale de cette île) et sur l'Irlande. On serait, ce semble, à priori, en droit d'en conclure qu'entre la reli- gion dont les druides étaient les ministres en Irlande, et celle dont ils étaient les ministres en Bretagne et en Gaule, il devait y avoir une certaine ressemblance. Quelques faits confirment cette conclusion. Le dieu gaulois Ogmios, que nous connaissons par Lucien, se retrouve dans la mythologie irlandaise. Les savants an- glais ont découvert dans leur île, sur les bords de la Severn, le temple d'un dieu Notions qui est le Nuadu de la mytho- logie irlandaise. Quatre inscriptions de la Grande Bretagne mentionnent une dea Brigantia, dont le nom est identique à la Brigit, mère des dieux en Irlande. On a souvent fait observer que le père d'un des plus grands héros de l'épopée irlandaise porte le nom d'un des dieux gaulois que les Gallo-romains ont confondus avec Mars. Find, le célèbre Fingal d'Ossian, est fils de Cumall, mac Cumaill, comme on dit en irlandais, et Cumall est la forme irlandaise du nom divin Camulus, conservé par une inscription de Rin- dern, Prusse rhénane; un Rémois porta à Rome le culte de ce dieu avec celui d'Arduinna. Une inscription de la Grande Bretagne nous atteste que dans cette île Camulus était également honoré (10). (10) Brambach, Inscripliones rhenanae, n° 164. Corpus inscriptionum htinarum, t. VI, n° 46; t. VII, 11° n o j .