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                     DU CONSERVATOIRE                    3II

     Le succès de ces deux premières séances avait été trop
  vif pour que la ma$se des amateurs ne voulût pas profiter
  d'un plaisir musical, qui semblait réservé jusque-là à une
 seule classe de privilégiés. C'est devant une salle bien plus
 garnie aux petites places que s'est donné le troisième Con-
  cert, le plus beau, sans conteste, de la série.
     Le succès de cette matinée fut éclatant et, commencé
 avec la grande, l'incomparable symphonie en la de
 Beethowen, dont l'allégretto est le chef-d'œuvre d'un
 chef-d'œuvre, il n'a cessé de grandir soit avec la seconde
 audition de l'air de Samson et Dalila, soit avec la brillante
 exécution de l'ouverture d'Euryanthe de Weber, pour pren-
 dre enfin des proportions enthousiastes après la marche du
 Thannhaùser. Malgré le mouvement un peu rapide donné à
 l'exécution, il n'y avait plus à ce moment ni Wagneriens
 ni anti-Wagneriens, mais une salle entière acclamant à
 grands cris les puissantes sonorités et les envolées d'inspi-
 rations d'une œuvre géniale.
    Au début de cet article nous avons signalé quelques
faiblesses des instruments à cordes; c'est dans l'exécu-
tion des œuvres très intéressantes, mais très difficiles qui
figuraient au programme du dernier concert que nous
avons rencontré les défaillances les plus apparentes. L'ou-
verture du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn exige, de
la part des violons, une précision, une légèreté, une déli-
catesse que n'ont pu, à une première audition, obtenir nos
artistes. Cette symphonie, si finement descriptive, a perdu
toute fantaisie dans une exécution terne et uniforme. Le
prélude de Lohengrin n'a pas été non plus irréprochable.
Ceux qui entendaient pour la première fois cette belle page
de Wagner, ont dû éprouver quelque difficulté, pendant
les premières mesures, à suivre la phrase mélodique, qui, se