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210 NOTES HISTORIQUES Beaucoup de gens, en effet, voyant avec quelle énergie le citoyen Jantet s'était élevé contre les intrus dont on pro- jetait de garnir les niches de la fontaine, ont cru que Dan- ton, le farouche conventionnel, avait laissé sa fortune à la ville de Lyon pour élever un monument aquatique aux membres les plus zélés du célèbre club révolutionnaire, à la condition que la place de l'Impératrice verrait son nom (17) remplacé par celui de place des Jacobins. Cette opinion a même été soutenue, de nos jours, par plusieurs journalistes. Nous n'avons pas à insister auprès de lecteurs aussi éru- dits que les nôtres sur ce que cet anachronisme a de mons- trueux. Ajoutons que les conseillers Ed. Aynard, Dubois (18), Dubost, répondirent à la catilinaire du célèbre docteur, et que, cette fois encore, la victoire resta au nombre, mais si la palme eût été à la sublime éloquence, le docteur eût vaincu! Nous croyons devoir, en passant, rectifier une autre à jeter cet insolent défi aux sentiments républicains de notre population, nous allons avoir, malgré la bonne volonté du testateur Danton, l'érec- tion, sur la place des Jacobins, d'un monument, la copie exacte de celui élevé sur la place Saint-Jean, surmonté par un ange, entouré de niches dans lesquelles seront logées quatre statues d'âmes serviles, qui ne se rendirent utiles qu'à la tyrannie et à la superstition. Ce sera la réalisation du projet rêvé par les Jésuites, qui nous observent! » Il est impossible que le Conseil favorise un pareil projet, il ne peut « consa- crer sur une de nos places le souvenir de ces âmes serviles, de ces cléricaux rappelant des époques néfastes, à jamais maudites! » (17) La place des Jacobins s'était appelée d'abord place de la Pré- fecture, puis place de l'Impératrice. (18) L'adjoint Dubois donna, pendant de longues années, tous ses soins aux travaux d'architecture de notre ville. Nous retrouvons son nom dans presque tous les documents qui s'y rattachent.